lundi 21 juillet 2008

Soutenir l'insoutenable ou insoutenir le soutenable?

Puisque les uns ont pu, y sont arrivés, alors les autres, sous d'autres formes sans doute, peut-être, pourront y arriver. Soutenir, c'est d'abord accepter de porter, un peu de soi, un peu des autres, défendre ce à quoi on croit ou à quoi on a cru...
Les images ne donnent pas raison, elles témoignent que la vie a eu lieu, une forme, une sorte de vie... à tout de suite pour d'autres sourires...
Abel
Soutenance

Reconnaissez-vous le belle promotion SIFIENNE amputée des meilleurs certes, mais tout de même de grande qualité...

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mercredi 26 mars 2008

SYNTHESE GLOBALE- VOYAGE SEVILLE


Retrouver le document de travail final regroupant les différentes synthèses des rencontres effectuées à Séville.




Voir le Fichier : Syntheseglobaleseville.doc

mercredi 27 février 2008

Retrouver la version espagnole de l'article" SEVILLE d'une Rive à l'autre"

http://docs.google.com/View?docid=dhkqbrqp_0cvgnzpgr

mardi 26 février 2008

SEVILLE, D'UNE RIVE A L'AUTRE



Le premier jour s’est dérobé sous nos pieds, sans crier gare. Les turbulences de l’hiver andalou n’étaient pas parvenues à nous déstabiliser. Et pourtant Sylvie avait parlé comme pour mieux caler ses doutes « aéronefitiques ».

Il y a avait eu à peine le temps de vivre que déjà Malaga s’échappait. Picasso, ses traits, ses tentatives de noirs absolus, de sanguine brisée sur la toile cartonnée, restait dormir dans ce lieu magique, immense à hauteur sans doute d’un talent inépuisé et inépuisable.

Séville se dressait là devant nous, fière, orgueilleuse, éprise de rutilance et de pierres polies à l’ambre des temps fortuits, éthérés. Il y a tellement de choses à voir à Séville que toute une vie ne suffirait pas. Andalousie et capitale. C’est certainement une des plus belles villes du monde. Mais que fait la culture du sandwich américain au coin de la rue… ?

Oui tiens, le monde tel que nous le vîmes devant nous, bougeant, jeune dans cet hôtel, gynécée puérile, étape des hôtes, des autres dévorant le soir. Les chambres frêles pour accueillir le monde, oui le monde, fatigué, las par une bourgeoisie soudaine jaillissant face à l’insouciance des lieux. L’universel, c’est le local sans les murs, disait Torga, le portugais poète transmontanho. Les murs sont trop près de nos âmes et trop fins pour nos chairs. Sylvie parle et dort, Arnaud aussi. Mais demain l’espace se composera autrement. Jacki s’éteint en maintenant le signal des songes éveillés. Les hommes sont faits de bruits la nuit. Les femmes se font de rêves, sans doute.

Le ciel est bleu, sur le petit déjeuner répéter à volonté. Il est d’un bleu particulier (la chanson le dit d’ailleurs: “Sevilla tiene un color especial…”) et le soleil est présent la plupart du temps. “quien no ha visto Sevilla no ha visto una maravilla” (celui qui n’a pas vu Séville n’as pas vu une merveille).

Nous n’avions sans doute pas vu encore de merveille.

Sabine conduit, Arnaud et Sébastien aussi, la marque Ford s’est invitée sur les routes brulées des terres andalouses. L’université est à la table des français. Trois femmes accueillent et d’autres encore pour témoigner un peu plus loin, un peu plus fort. L’Andalousie de LORCA chante les couteaux, maudits soient les couteaux. Les femmes pansent les blessures des hommes. Le café est bon, la douceur de l’âme qui le verse, sa soumission, sa rébellion sur mes lèvres encore servies.

Les éclairages ont pris le dessus, les hommes en noir nous attendent, beau berbère épanché sur nos faims au coin de la rue qui attend l’homme « touristiquant ».

Une terrasse près du ciel, sas culturel juste avant les draps blancs du rêve.

Le ciel se veut bleu toujours, l’heure est juste, précise, l’industrie régionale n’attend pas. L’élu articule, ses mots sont des cadeaux pour l’hôte. Les administrations sont universelles.

L’horloge indique le temps du cristal, du bijou, juste derrière les palissades électroniques, le projet fabuleux de l’union salvatrice. L’industrie artisanale porteuse de l’enfant formation. Et Danielle est-elle rentrée ? L’homme est débonnaire, son beau frère présente bien également en poster glacé. Jean Fidèle le regarde avec admiration et sans doute avec un peu de dédain. Mais le beau frère est impassible, notre guide quant à lui se lâche devant l’appareil photo. Les affaires sont les affaires !

Le temps du midi séparé puis regroupé, les êtres réclament leur union. Qu’il en soit ainsi.

Et la Mesquita, juste après une route orangée. Colonnes altières, tresses des hommes, croisement œcuménique. Elisabeth a marché…Aline a pleuré, juste pleuré, le divin a ses armes. Danielle et Sébatien ont posé devant l’olivier, 1800 ans les séparaient.

Notre route continue, comme la formation ! Jacki guide, ses pas résonnent encore sur le pavé des venelles entortillées comme le réglisse de notre enfance. Le flamenco demande pénitence. L’endroit est enfin découvert, les pieds sont essoufflés, las âmes ont envie de chanter, la sangria colore notre voix. Aline s’impose son retour choisi, elle existe, les ruelles défilent plus rapidement comme pour lui donner raison.

Le ciel est bleu. Les rues sont à nous. Mais pourquoi s’éloigner, les toits abritent toujours les âmes perdues. Jacki se plonge jusqu’au Guadalquivir, Claire à L'alcazar de Séville, palais fortifié, omeyyades d’Espagne, règne de Abd al Rahman II. Et la Cathédrale « Une église si grande que ceux qui la verront penseront que nous étions fous »... Minaret de mosquée, campanille désigné comme Giralda.

Judith est là tout près, ses yeux sont encore sur les terres noires. Le café est bon, son amertume me réchauffe.

Danielle passe, Elisabeth aussi, Sylvie et Arnaud flirtent avec la paix, Christine aime encore l’Espagne, pour elle, pour ses ancêtres.

Le temps libre s’achève, nos regards se tournent vers les rues qui défilent plus vite, le bus serpente vers l’aube rouge. Le quartier des hommes, des horizons, des croyances humanistes. Après l’offrande des terres et des mots de celles-ci, le cœur du feu se pose sur les tables et puisque inerte, les notes subitement l’animent. Les veines séchées de l’Andalousie s’accordent les rythmes de l’éternité du Flamenco, au milieu des corps brunis d’une Afrique enchanteresse. Elisabeth est captée, Jacki aussi et Mercedes m’emmène vers les ombres de la salsa.

José est précieux. Il porte au fond de son regard le combat de ses pères, de cette Espagne maudite plongée dans les luttes fratricides, le rouge de son pull bleu ravive la flamme de l’humanité. Les mots, bien qu’immergés au fond de l’alcool blanc, surnagent et vivent encore. José ne veut plus danser. Jacki et Christine non plus. Arnaud et Sylvie conjuguent leur temps. La solitude ne peut vivre !

Danielle porte la douceur, Elisabeth rejoint ses cheveux, Aline veut aimer le temps qui passe, Claire donne vie à la vie de la nuit et Judith découpe lentement les murs de l’obscurité. Le lieu dansant est notre. Jean Fidèle le tient, Sébastien, homme de fougue et de passion scrute l’horizon des sens humains. Nous dansons, comme les enfants au jardin public.

Jupiter nous attend pour le retour après quelques heures de sommeil. Les regards se courbent. Une dernière table, ensemble et revenir. Les derniers achats, emprunts à l’éternité du voyage. L’oiseau dans le ciel tarde à se poser, ses ailes se perdent au dessus d’un terrain grevé. C’est Paris, Roissy, parking sous terrain, les voitures écartent les corps, les yeux se plissent, Jacki parle, il tient à ce que le conducteur que je fus, ne s’endormît point.

Il est l’heure, les portes s’ouvrent, les yeux se ferment. Séville dans la nuit, le ciel est toujours bleu.